LOVE IS LIFE IS LOVE

//. Note d’intention

LOVE IS LIFE IS LOVE est une citation tout droit issue de la créatrice de mode américaine Diane Von Furstenberg. Elle nous replonge dans ces années 60- 70 du « tout est possible», à l’image du slogan : « Il est interdit d’interdire ».

À cette époque mon père chemise blanche ouverte à la Julien Clerc et ma mère, mini-jupe, bottes bordeaux mi mollets, fourrure, chantaient, lisaient et dansaient au rythme de “The Sunshine In” des Poppys, du titre “Au pays des merveilles de Juliet” de Yves Simon, ou encore sur les morceaux de Marianne Faithfull, Jimmy Hendrix et les chansons à texte de Léo Ferré.

À cette époque, celle de l’émission “Salut Les copains”, fleurissent ces artistes iconiques qui traversent encore aujourd’hui les générations : de Françoise Hardy en passant par Bob Dylan, Serge Gainsbourg …Toute cette effeversence artistique ruisselle alors dans mon berceau … et au milieu de ces souvenirs dans le salon : ce vieux poste de télévision blanc, aux antennes redressées qui m’amène à imaginer au plateau une installation visuelle au remake des années « Baby Bust ».

Entre les images projetées sur les écrans disposés et pensés par l’artiste Valérie Giovanni, le public s’installe.

Petit à petit, il entend se répondre certaines répliques d’égéries, d’acteurs issus d’extraits de romans, de films cultes de la nouvelle vague tels queLE MÉPRIS, de Jean Luc Godart (1963), CLEO DE 5 A 7, d’Agnès Varda (1961), LA PISCINE de Jacques Deray (1969), HIROSHIMA MON AMOUR d’Alain Resnais (1959) sur la musique du texte de Marguerite Duras ou encore IN THE MOOD FOR LOVE réalisé par Wong Kar-waiqui nous plonge dans le Hong-Kong des années 60.

Par l’utilisation de procédés propres au cinéma de la nouvelle vague entre autres citations, et du nouveau roman tels que le collage, l’ellipse, le montage syncopé, la répétition, la citation, le brouillage… l’écriture chorégraphique se voudra élan, impétuosité, désinvolture, liberté.

Trois ou quatre danseurs (distribution en cours) apparaissent au plateau. Ils signeront des gestes, des sensations éprouvées, joueront avec nos représentations, nos rêves, nos désirs, nos inventions d’une époque dépassée, révolue mais toujours présente. Les images des vidéos alternent, se succèdent à un rythme qui devient de plus en plus rapide dans une discontinuité qui semble ne devoir plus rien à la logique du récit, ni non plus à la chronologie. Puis le temps s’étire, des répliques inachevées, des récits décousus débordent d’une séquence à une autre. On entend des phrases, des voix auxquels les gestes ne correspondent pas forcément aux écrans, mais à celles qu’on ne voit déjà plus ou que l’on ne voit pas encore. La danse se lovera dans cette mémoire du corps : sensuelle, décalée et léchée d’humour ou d’images iconiques retranscrites dans l’interprétation et les singularités différentes des danseurs, faisant naître une nouvelle pellicule dans la pellicule.

Cherchant à sentir plutôt qu’à comprendre dans le sentiment diffus d’une responsabilité collective et dans le désir désespéré d’une permanence de l’être à sa plus haute apogée , qui est, ou qui fut, l’instant de l’amour.

Mais “passer le premier aveux, je t’aime ne veut plus rien dire. Il ne fait que reprendre d’une façon énigmatique, tant elle paraît vide, l’ancien message”. citation de Rolland Barthes dans son texte Fragments Amoureux.

LOVE IS LIFE, IS LOVE questionne ce dernier aveu : qu’est devenu ce monde rêvé à l’instar des mouvements d’excès de liberté créatrice repoussant les représentations et les rapports sociaux et identitaires ?

Où en est ce monde rêvé de libération des moeurs, des sexes, du corps et de l’apologie de la culture où semer ce que l’on s’aime résidait dans le “flower power” et dans le “make love, no war” ?

Julie Fontès-Trameçon

 

//. Équipe artistique 

Chorégraphe : Julie Fontès-Trameçon

Danseuses-interprètes en cours de distribution : Florine Foucher – Éléna Thomas + un danseur

Dramaturge : Laurent Brethome

Compositeur : Frank2Louise

Artiste plasticienne : Valérie Giovanni

Éclairagiste : Nicolas Tallec

Régisseur technique : William Languillat

Costumes : Nathalie Nomary